Après plusieurs mois de flou juridique et d’interdictions temporaires, Starlink est désormais officiellement autorisé à opérer en République démocratique du Congo. Mais cette entrée sur le marché ne se fait pas sans conditions : l’État impose un cadre strict, aussi bien aux utilisateurs privés qu’aux revendeurs et aux partenaires techniques. Voici ce que dit la réglementation.
C’est officiel: depuis mai 2025, Starlink DRC S.A., la filiale de SpaceX dédiée à la connectivité satellitaire, a obtenu une licence de l’Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications du Congo (ARPTC) pour opérer sur le territoire congolais. Une décision qui marque la fin d’une période d’interdiction débutée en mars 2024 et qui ouvre la voie à une nouvelle ère de connectivité, notamment dans les zones enclavées. Mais cette autorisation s’accompagne d’exigences réglementaires précises, notamment en matière d’identification, de localisation et de conformité technique.
Usage privé : enregistrement obligatoire
Tout particulier souhaitant utiliser un terminal Starlink doit désormais respecter une procédure d’identification formelle. L’ARPTC exige l’enregistrement du terminal, avec mention du numéro de série, de l’adresse d’installation, ainsi que de l’identité complète de l’utilisateur. Ces informations doivent être transmises au régulateur via un formulaire officiel, accessible sur son site ou auprès de ses représentations provinciales. L’objectif est de permettre une traçabilité du matériel et une surveillance des fréquences utilisées, dans un contexte sécuritaire tendu, notamment à l’est du pays.
Revendeurs et distributeurs : statut légal requis
La commercialisation des équipements Starlink n’est pas libre. Toute structure souhaitant importer, vendre ou installer ces terminaux doit obtenir un agrément spécifique de l’ARPTC en tant qu’opérateur technique ou distributeur agréé. En outre, les importateurs doivent collaborer avec des transitaires officiellement reconnus pour assurer le dédouanement des matériels dans le respect des normes techniques en vigueur.
Zones sensibles : obligation d’autorisation spéciale
L’usage des terminaux dans certaines zones géographiques stratégiques (proches de frontières, sites militaires, régions en conflit) est soumis à une autorisation préalable de l’ARPTC, en concertation avec les autorités sécuritaires. L’objectif est d’éviter les usages non encadrés dans des zones à risque, où la surveillance des communications est une question de sécurité nationale.
Obligations de traçabilité et de déclaration
Les données d’identification des utilisateurs doivent être conservées et mises à disposition des autorités en cas de besoin. De même, tout transfert ou revente du terminal Starlink doit être signalé à l’ARPTC, sous peine de sanctions. La réglementation impose également que les terminaux soient géolocalisables à tout moment et interdits d’itinérance transfrontalière sans autorisation.
Vers une régulation active de l’Internet satellitaire
L’arrivée de Starlink en RDC est perçue à la fois comme une avancée majeure pour le désenclavement numérique et comme un défi pour l’État, qui entend éviter tout usage incontrôlé de cette technologie puissante. Si les promesses de connectivité sont réelles — en particulier dans les zones rurales dépourvues d’infrastructure —, les autorités insistent sur la nécessité de maintenir une souveraineté numérique forte.
Ce cadre réglementaire strict reflète une volonté croissante de l’État congolais de structurer l’usage des technologies de pointe, à la fois pour garantir la sécurité, éviter la fraude, protéger le marché intérieur… et préserver ses leviers de contrôle stratégique.
Clairement, si Starlink est désormais bienvenu en RDC, c’est sous haute surveillance
Contactez notre rédaction par email à contact@congoherald.com ou par WhatsApp au +243 808 591 161